Spread : depuis quelques semaines, les spécialistes des marchés financiers n’ont plus que ce terme à la bouche. De quoi s’agit-il ? Quel est son impact sur votre patrimoine ? Le « spread » est un écart : celui entre un taux d’intérêt (en ce moment, le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie) et un autre taux, celui que les marchés considèrent comme le moins risqué (en l’occurrence, celui du Bund allemand, l’obligation d’État outre-Rhin, sur la même période).
Lorsque le « spread » grandit, cela signifie que l’écart entre un placement obligataire sans risque et le placement obligataire observé se creuse. En d’autres termes, pour l’Italie, cela signifie que les investisseurs, effrayés par la situation politique et ses éventuels impacts économiques, anticipent un risque de défaut plus important.
En contrepartie de ce risque accru, ils exigent une rémunération plus élevée et donc un taux d’intérêt plus important. L’État italien, déjà lourdement endetté (plus de 130% du PIB), doit donc faire face à une charge de la dette plus importante. Et les emprunteurs particuliers, endettés pour une partie non négligeable d’entre eux à taux variable, voient le coût mensuel de leur crédit immobilier augmenter, et doivent réduire leur consommation pour faire face à cette hausse des mensualités.
Un indicateur à surveiller
Après une hausse vertigineuse à la fin mai, le « spread » entre les taux à 10 ans de l’Italie et de l’Allemagne est redevenu plus sage. Le 29 mai, il dépassait les 300 points de base : l’Italie empruntait à 3,27% et l’Allemagne à 0,26% ! Au 4 juin, l’écart s’est resserré : l’Allemagne s’endette à 0,40% et l’Italie à 2,89%.
Toutefois, cela reste un indicateur très important à surveiller pour les investisseurs. Car lorsque les taux d’emprunt d’un État deviennent trop élevés, cela signifie que les marchés redoutent le défaut de remboursement… Un scenario-catastrophe que bien des spécialistes écartent pour le moment. Mais qui avait touché la Grèce en 2011, plongeant, le temps d’un été, les marchés financiers dans la panique.