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Les incidences de la guerre commerciale sur les marchés

Publié le 23/11/2018
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La guerre commerciale sino américaine fait peser des menaces sur l’économie mondiale avec l’impact des droits de douane sur les échanges mondiaux, mais il ne faut pas sous-estimer l’impact des déclarations. En effet, les échanges ont baissé avant même l’application du Brexit ou des droits douaniers aux USA. Il s’agit là d’anticipation de protectionnisme et nous sommes dans une époque de croissance moindre.

La guerre commerciale sino-américaine comprend plusieurs volets. Il y a d’une part l’interdiction, pour les entreprises chinoises, d’investir aux États-Unis (avec une baisse de 92 % des investissements chinois depuis janvier). D’autre part, plusieurs hausses successives des droits de douane ont lieu (donc il y a une hausse des prix à l’import et une baisse des exportations touchées par les hausses des droits de douane chinois) ; une probable prochaine hausse en janvier avec le soutien du Congrès est à prévoir. Les aides financières aux secteurs les plus touchés (12 Mds de $ pour l’agriculture aux États-Unis) provoquent par ailleurs une hausse des déficits.

Cette guerre commerciale fait partie d’un durcissement plus large des relations sino-américaines, en raison notamment de l’expansionnisme chinois en Mer de Chine, les questions de propriété intellectuelle, les difficultés d’accès au marché chinois… Après les midterms, il n’y aura pas de changement dans la politique Américaine (le représentant au commerce reste le même, et démocrates et républicains sont en phase sur la politique à mener vis-à-vis de la Chine).

L’inflation, qui pourrait être aggravée par l’application de droits douaniers plus importants, donc de prix à l’import qui augmentent plus vite que les salaires, est aussi une menace pour l’économie mondiale. De plus, la fin des programmes d’assouplissements monétaires et la probable remontée des taux sont des éléments qui tendent à faire diminuer la croissance.

Est-ce pour autant synonyme d’une baisse des marchés financiers ?
Il faut observer un changement de paradigme dans les relations commerciales mondiales depuis 2008, avec la baisse de régime des pays émergents. Les échanges se désintriquent et se concentrent au sein de trois pôles : le pôle américain (dirigé par les États-Unis), le pôle européen (autour de l’Allemagne) et le pôle Asie. Les chaînes de valeurs se raccourcissant et certaines prises de positions restent opportunes comme le transport et la logistique.

La régionalisation des échanges permettra certainement de maintenir un certain dynamisme pour l’économie mondiale, mais avec des échanges renforcés au sein de chacun des pôles et diminués entre ces derniers, en raison du protectionnisme.

Cette économie mondiale - si elle résiste aux changements de politiques monétaires (dont la hausse des taux d’intérêts) et à la hausse de l’inflation - devrait encore offrir de belles perspectives d’investissements.




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