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La gestion obligataire

Publié le 07/01/2019
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Le marché obligataire n’est pas un marché à sous pondérer, même en période de remontée des taux, mais à appréhender avec plus de transversalité et avec un retour aux fondamentaux.

Le marché obligataire va certainement évoluer à court terme.
La période de taux bas touche à sa fin : la baisse de l’inflation, due notamment aux délocalisations pour cause de coût de main-d’œuvre moins élevée, se termine et l’afflux de liquidités, mais aussi la bonne santé du commerce mondial qui se régionalise, soutiennent une inflation européenne aux alentours de 2 %.

Pour autant, il est peu probable que la montée de l’inflation modifie la politique de la BCE. L’inflation ne risque pas de monter à court terme : la baisse du pétrole va réduire la participation des prix de l’énergie à la hausse des prix. Il y a peu de risque, à moyen terme, de hausse de l’inflation, en raison du chômage toujours haut en Europe et en France, mais aussi compte tenu du dynamisme relatif de l’économie européenne et du prix des matières premières qui reste stable.

Donc s’il y a une remontée des taux, elle sera maîtrisée et lente comme c’est déjà le cas sur les taux longs, notamment américains, depuis le début de l’année, ce qui ne créera pas de risques pour le marché obligataire. Des techniques de couvertures (swap de taux, contrats futurs…) ou de réduction de la maturité des portefeuilles peuvent suffire à contenir les effets de cette remontée des taux.

Existe-t-il d’autres risques sur ce marché ?
S’il existe sur ce marché une bulle spéculative, son origine provient de Banques Centrales, dont la capacité est illimitée. Elles n’ont pas de contraintes de rentabilité ou de ratio prudentiels tels que les avaient les banques à l’origine de la crise de 2008. De plus, le marché obligataire est l’un de ceux qui a été le plus réglementé depuis.

Le quantative easing, et plus largement les politiques monétaires, ont certes fait baisser les taux, mais ont également augmenté la partie liquidités détenues par les investisseurs, ce qui rend peu probable l’émergence d’une crise obligataire.

Le marché obligataire par rapport aux autres marchés
Tout d’abord, la gestion d’un portefeuille obligataire doit retrouver ses fondamentaux : l’application de la théorie financière, une analyse macroéconomique, une analyse crédit des émetteurs pour évaluer la qualité de leur signature. La politique d’investissement doit également être transversale et concerner tous les types d’obligations (souveraines, high yield, subordonnées…).

Le marché obligataire reste intéressant par rapport à certains actifs, utilisés en remplacement des obligations tels que les infrastructures, le non-coté ou la dette privée, dont le risque est mal évalué. Les ETF sont également des placements à risque en raison de leur apparente liquidité, qui n’existera plus en période de crise. Il faut noter que la collecte sur les ETF est à peu près égale à la décollecte sur le marché obligataire en octobre…

Plus largement, il est prudent de ne pas parier sur le fait qu’en cas de sous performance du marché obligataire, les actions performeront automatiquement. En effet, il existe un risque de corrélation entre les classes d’actifs. En cas de hausse des taux, si les marchés obligataires baissent, il est probable que les marchés actions baisseront également.
Une classe d’actions peut apporter de la performance dans un portefeuille, il s’agit des actions value, car en période de hausse progressive de taux, ces actions actuellement sous cotées seront privilégiées par rapport aux actions croissance.

Enfin les fonds de performance absolue deviennent intéressants, malgré leur sous performance passée par rapport aux classes d’actifs. Ces produits qui visent à générer des performances quelle que soit l’évolution des marchés, seront avantagés par la hausse de la volatilité et des possibilités d’arbitrage entre les obligations à risques.




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