Legs et Assurance-vie
La clause démembrée permet d’organiser avantageusement sa transmission en deux temps dans le cadre de l’assurance-vie. Désigner des bénéficiaires distincts pour l’usufruit et la nue-propriété du contrat permet de réduire l’assiette imposable au décès de l’assuré, puis d’éviter les droits de succession au décès de l’usufruitier.
Les
avantages fiscaux de l’assurance-vie en cas de décès
L’assurance-vie
bénéficie d’une fiscalité avantageuse en cas de décès. Chaque bénéficiaire a en
effet droit à un abattement de 152 500 euros sur les droits de succession à
acquitter sur les sommes reçues au décès de l’assuré. La condition : les primes doivent avoir été versées après le 13 octobre 1998 et avant
70 ans [1]. Si
les primes ont été versées toujours après cette date, mais après 70 ans, l’abattement
se limite à 30.500 euros, ce tous contrats et bénéficiaires confondus.
Une
clause bénéficiaire personnalisée
Les
contrats comportent le plus souvent une clause-type. Elle prévoit, par exemple,
la transmission des sommes à « mon conjoint, à défaut mes enfants, nés ou
à naître, vivants ou représentés, par parts égales, à défaut mes
héritiers ». Il est utile de personnaliser cette clause pour l’adapter, de
manière claire et précise, à la situation et à la volonté du souscripteur.
Démembrer
la clause bénéficiaire
Il
est également possible démembrer la clause bénéficiaire et d’organiser ainsi avantageusement
sa transmission en deux temps. Le démembrement de propriété consiste à répartir
les sommes versées en cas de décès entre un bénéficiaire usufruitier, par
exemple le conjoint de l’assuré, et des bénéficiaires nus-propriétaires, qui
peuvent être ses enfants ou petits-enfants et/ou une association reconnue
d’utilité publique. Il faut veiller à ne pas verser de primes manifestement
exagérées eu égard notamment aux facultés, à l’âge et à la situation du
souscripteur lors de leur versement.
Au décès de l’assuré, l’usufruitier reçoit l’intégralité des sommes détenues sur le contrat. Le conjoint est exonéré de droits de succession. L’usufruitier a un quasi-usufruit sur ce capital et peut donc utiliser comme il le souhaite. Il a cependant la charge, à son décès, de restituer en principe aux nus-propriétaires un capital équivalent à celui qu’il a reçu.
Lors du décès de l’assuré, les nus-propriétaires sont taxables en proportion de leurs droits dans les capitaux-décès, produits compris. Ces droits se calculent en utilisant le barème de l’usufruit, qui dépend de l’âge de l’usufruitier. L’usufruit s’élève, par exemple, à 70 % de la valeur du bien en pleine propriété si l’usufruitier est âgé de 71 ans révolus à 80 ans. L’abattement de 152 500 euros est alors réparti, par paire, entre chacun des bénéficiaires nu-propriétaire et l’usufruitier en fonction de ce barème. L’abattement de 30 500 euros est réparti entre les bénéficiaires imposables, ce au prorata de leur part dans les primes, hors produits.
Les nus-propriétaires disposent alors d'une créance de restitution sur sa succession. Cette dette s’impute sur l’actif net successoral lors du décès de l’usufruitier. Les nus-propriétaires la récupèrent alors en franchise de droits de succession lors de ce second décès. Pour que cette créance ne soit pas oubliée, il est possible de rédiger une convention de quasi-usufruit avec l’aide d’un notaire. Il est de même possible d’inclure une clause de remploi dans la donation pour éviter que les capitaux-décès ne soient dépensés par l’usufruitier.
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Lexique
Usufruit : droit d'utiliser un
bien et d'en percevoir les revenus de manière temporaire ou viagère, sans en
être propriétaire. L’usufruitier a des droits et des devoirs.
Usus : attribut du droit de propriété qui
consiste à avoir l’usage d’un bien.
Fructus : attribut du droit de
propriété qui consiste à jouir des fruits d’un bien.
Abusus : attribut du droit de
propriété qui consiste à disposer d’un bien, par exemple pour le vendre ou le
donner.
[1] Pour un contrat souscrit après le 20 novembre 1991
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