Enjeux
L’hydrogène est sur toutes les lèvres depuis deux ans. La filière est suivie de très près par les investisseurs qui lui imaginent un bel avenir. Est-elle pour autant la solution miracle de la transition énergétique ? Tour d’horizon des idées clés pour vous faire votre avis.
Une voiture rejette du CO2 si elle consomme de l’essence pour rouler. Mais quand elle consomme de l’hydrogène, elle n’émet que… de l’eau ! L’hydrogène peut donc jouer un rôle dans la transition écologique en remplaçant les énergies fossiles. Grâce à sa grande densité énergétique, un kilo d’hydrogène permet de stocker trois fois plus d’énergie qu’un kilo d’essence, et cent fois plus que les meilleures batteries électriques. De surcroît, il est possible de fabriquer de l’hydrogène décarboné. Autrement dit, l’hydrogène peut contribuer à réduire l’empreinte écologique de l’économie.
L’hydrogène peut se stocker dans des piles à combustibles. Ainsi, il pourrait remplacer dans les véhicules hybrides les batteries électriques qui, elles, sont trop lourdes pour les camions ou le transport sur longue distance. Quelques minutes suffisent pour recharger un véhicule électrique fonctionnant à partir d’hydrogène, contre 6 à 8 heures pour une batterie électrique. Les chercheurs assemblent d’ores et déjà les futurs moyens de transports à l’hydrogène - dans les airs, sur terre ou sur l’eau. Les usines peuvent elles aussi être alimentées par cette énergie d’avenir.
La filière a atteint une maturité technologique qui se reflète dans une meilleure efficacité énergétique des piles à combustible. La recherche a également permis de diviser les prix par 30 en vingt ans. Et les efforts pour rendre l’hydrogène plus accessible vont se poursuivre – et s’intensifier – dans les prochaines années.
L’hydrogène intéresse le monde entier… ou presque ! 40 pays dans le monde ont défini une stratégie pour soutenir l’essor de cette énergie prometteuse pour la transition écologique. Les investissements sont à la hauteur de l’enjeu : ce sont 7,2 milliards d’euros qu’investira la France sur deux ans, ou encore 470 milliards que l’Europe déboursera pour construire les infrastructures nécessaires à la filière… De son côté, la Chine a déjà investi 10,7 milliards d’euros dans la pile à combustible.
L’hydrogène est « gris » quand il fabriqué par vapo-reformage de gaz naturel. Issu de la même énergie fossile, il est classé « bleu » si le CO2 généré durant le processus d’extraction est capturé et valorisé. L’hydrogène peut également se « fabriquer » grâce à l’électrolyse de l’eau. Dès lors qu’il provient d’énergies renouvelables, l’hydrogène est « vert » ; issu du nucléaire, il est « jaune ».
Le coût de production de l’hydrogène décarboné reste très supérieur à celui de l’hydrogène gris. À 10 euros le kg, l’hydrogène vert peut être compétitif avec le diesel dans la mobilité, à raison de 1 kg pour 100 km. Mais l’industrie achète son hydrogène gris à 1 euro le kilo, ce qui correspond à un coût de production de l’électricité renouvelable de 10 à 15 euros par kilowattheure. Toutefois, ce niveau de prix est déjà atteint dans certains appels d’offres très compétitifs.
La France s’est fixé un objectif de 10 % d’hydrogène vert dans l’industrie en 2023 – puis de 20 à 40 % en 2030.
Elle envisage par ailleurs d’injecter de l’hydrogène vert dans les réseaux de gaz. Ainsi, selon France Hydrogène, le potentiel d’émissions de CO2 évitées pourrait atteindre 10 millions de tonnes en 2030 et 80 millions en 2050.
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