Fin avril, le gouvernement allemand a abaissé ses prévisions de croissance pour 2025. Après avoir envisagé en début d'année une progression du produit intérieur brut (PIB) de 0,3%, Berlin anticipe désormais une croissance nulle cette année.
Face à une concurrence chinoise beaucoup plus agressive, l’Allemagne s’est recentrée sur le marché américain ces dernières années. Les États-Unis ont ainsi retrouvé la place de premier partenaire commercial en 2024, détrônant la Chine.
La politique commerciale américaine, les menaces et l'imposition de droits de douane ont un impact direct sur l'économie allemande, très orientée vers l'exportation. Les droits de douane de 10% sur les exportations européennes vers les États-Unis et les 25% appliqués à l'automobile, l'acier et l'aluminium depuis mars vont freiner la croissance du pays, au point de l’annuler totalement.
Certains économistes redoutent une récession si les droits de douane de 20%, annoncés par Donald Trump en avril et suspendus pour 90 jours, entrent en vigueur au mois de juillet. La croissance allemande risque alors de redevenir négative, comme en 2023 (–0,3%) et en 2024 (-0,2%).
Le nouveau chancelier Friedrich Merz table sur la création d'un fonds d'infrastructures de 500 milliards d'euros et sur la levée des restrictions de dépenses de défense pour relancer l’économie allemande. Ces investissements publics devraient plus ou moins compenser l’impact de la guerre commerciale menée par Donald Trump. Selon les instituts économiques, ils pourraient générer un impact de 0,5% sur le PIB allemand en 2026, et permettre une croissance de 0,9% l’an prochain.
Le chancelier ambitionne aussi de changer la donne économique en profondeur pour retrouver une croissance durable supérieure à 1% (le potentiel économique allemand s’érode invariablement depuis plus de 10 ans). Pour y parvenir, il propose notamment une baisse des impôts et des prix de l'énergie, des incitations au travail, de nouveaux partenariats commerciaux et une réduction de la bureaucratie.