Le président des États-Unis a signé, mardi 3 juin, un décret faisant passer de 25% à 50% les droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium. La nouvelle surtaxe est entrée en vigueur le 4 juin.
Donald Trump avait annoncé la couleur le 30 mai dernier lors d’une visite dans une usine sidérurgique en Pennsylvanie. Soucieux de protéger deux secteurs qu’il considère comme stratégiques pour l’économie américaine, il avait promis de doubler les surtaxes douanières sur l’acier et l’aluminium importés. C’est chose faite, les importations de cette nature subissent 50% de surtaxes douanières depuis le 4 juin.
La mesure est censée freiner l’entrée sur le territoire américain des surproductions de ces deux produits provenant de pays étrangers. Des productions «bon marché» qui, selon l’administration américaine au pouvoir, minent la compétitivité des industries de l’acier et de l’aluminium aux États-Unis. Dès le 12 mars dernier, Donald Trump avait déjà acté une surtaxation de 25% afin de relancer la production locale et d’inciter les groupes étrangers à investir aux États-Unis.
Le Canada, le Mexique et la Chine, mais aussi l’Europe, le Japon et l’Australie, seront tous impactés par cette surtaxe, car tous exportent de l’acier et de l’aluminium outre-Atlantique. Les industriels craignent évidemment que le renchérissement de ces matériaux déporte davantage les surcapacités chinoises vers leur marché intérieur.
La Commission européenne a exprimé son profond regret, ces mesures sapant les efforts en cours pour parvenir à une solution négociée avec les États-Unis. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a, quant à elle, rappelé que ces surtaxes étaient incompatibles avec les obligations des États-Unis dans ce domaine.
Le Royaume-Uni est, en revanche, exempté de cette hausse et voit son taux maintenu à 25% pour le moment. Ce gel est lié à l’accord de prospérité économique signé entre les États-Unis et le Royaume-Uni le 8 mai dernier. Il prévoit d’éliminer les droits de douane sur l’acier et l’aluminium britannique. Le gouvernement anglais espère voir cet accord commercial bilatéral entrer en vigueur le plus tôt possible.