Le gouvernement compte réaliser 40 milliards d’euros d’économies pour atteindre ses objectifs de réduction du déficit public en 2026. Il présentera ses propositions à la représentation nationale le 14 juillet.
Le Fonds monétaire international (FMI) s’inquiète de la situation très dégradée des finances publiques de la France. Dans un rapport publié fin mai, l’institution alerte sur la nécessité de faire des efforts budgétaires conséquents pour redresser la trajectoire. Faute d’action, le déficit public atteindra 6% du PIB en 2026 et la dette publique va continuer d’augmenter jusqu’en 2030.
Pour atteindre l’objectif de revenir sous les 3% de déficit en 2029, le FMI invite le Gouvernement français à ne pas utiliser le levier des hausses d’impôts, le niveau d’imposition étant déjà l’un des plus élevé d’Europe. Dans un contexte de faible croissance (0,6% en 2025), il juge préférable d’agir sur les dépenses. La France affiche en effet le ratio de dépenses publiques par rapport au PIB le plus élevé de l’Union européenne. Le Fonds recommande de les rationaliser afin qu’elles diminuent de 1,1% de PIB dès 2026 et de 0,9% de PIB par an à moyen terme.
Le Gouvernement compte réaliser 40 milliards d’euros d’économies dans le budget 2026 pour ramener notre déficit à 4,6% du PIB l’an prochain (contre 5,4% en 2025). Pour y parvenir, il a annoncé, pêle-mêle, des baisses de dépenses et des hausses de recettes, en supprimant notamment certaines niches fiscales mais sans hausses généralisées d’impôts. Il a aussi l’intention de fusionner et de supprimer plusieurs opérateurs ou agences de l’État.
Les plus fortunés pourraient être mis à contribution via la prolongation de la surtaxe sur les hauts revenus instaurée en 2025, en principe pour un an seulement. Les retraités seraient également mis à contribution, via la suppression de leur abattement forfaitaire de 10% ou la désindexation de leurs pensions sur l’inflation. Les réductions et crédits d’impôt accordés aux particuliers pourraient être rabotés, notamment le crédit d’impôt pour les frais d’emploi à domicile ou de garde d’enfants.
Les collectivités territoriales devraient voir leurs dotations de l’État fondre de plusieurs milliards d’euros. L’État envisage de leur demander de consentir un effort de 8 milliards d’euros, contre 2,2 milliards en 2025. Enfin, les dépenses prises en charge par l’Assurance maladie devraient être revues à la baisse, et la lutte contre les fraudes à la Sécurité sociale devrait s’intensifier. Selon la Cour des comptes, cette dernière piste pourrait générer à elle seule jusqu’à 20 milliards d’euros d’économies.