Dans un rapport publié le 2 juillet, la Cour des comptes alerte sur la dérive du déficit budgétaire français. Elle exhorte le Gouvernement à réagir fermement et sans délai pour redresser la trajectoire.
Comme chaque été, la Cour des comptes publie son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques. Ce rapport est destiné à éclairer le débat public en amont de la préparation du Budget de l’année 2026, Budget dont le Premier ministre, François Bayrou présentera les grandes lignes au Parlement mi-juillet.
La France vient de traverser deux années noires en matière de finances publiques. Le déficit public s’est creusé de 0,6 point de PIB en 2023 et de 0,4 point de plus en 2024 pour s’établir à 5,8% du PIB, soit 168,6 milliards d’euros. Selon la Cour des comptes, les efforts à faire pour le ramener sous la barre de 3% d’ici 2029 sont en conséquence deux fois plus importants que ceux envisagés il y a deux ans. Ils représentent désormais un montant de près de 105 milliards d’euros, et non plus seulement de 50 milliards.
C’est, en substance, la préconisation des Sages de la Cour des comptes pour rétablir la trajectoire de nos finances publiques. Les prévisions de réduction de 0,4 point du déficit public en 2025 établies par le Gouvernement leur semblent fragiles, car elles reposent sur des hausses d’impôt temporaires et des baisses de dépenses publiques incertaines, notamment du côté des collectivités locales. Et les prévisions pour les années 2026 à 2029 reposent sur des hypothèses de croissance à leurs yeux très optimistes.
Les simulations réalisées par la Cour des comptes sont plus alarmistes. Elles conduisent toutes à une augmentation continue du ratio de dette publique sur la deuxième moitié de la décennie. Pour Pierre Moscovici, son premier président, il est urgent de prendre des mesures fortes, en matière d’impôt et de dépenses, pour contenir la dérive déficitaire. Et ce dès cette année, dans le cadre du vote du Budget 2026.