Le président américain a annoncé, le 12 juillet, vouloir soumettre les exportations de l’Union européenne vers les États-Unis à une surtaxe douanière de 30 % à partir du 1er août. L’Europe s’organise pour défendre ses intérêts.
Donald Trump a annoncé l’entrée en vigueur d’une surtaxe douanière de 30 % pour l’Union européenne (UE), applicable dès le 1er août si aucun accord commercial n’est conclu dans l’intervalle. Pour justifier cette décision, le milliardaire républicain dénonce le déséquilibre commercial entre les États-Unis et l’UE.
Globalement, les 27 pays du Vieux continent exporteraient bien davantage vers les USA que les 50 États américains vers l’UE. Selon les chiffres publiés par l’administration américaine, les États-Unis ont enregistré un déficit commercial de 236 milliards de dollars avec l’Europe en 2024, en hausse de 13% sur un an. L’UE aurait exporté 606 milliards de biens vers les USA l’an dernier.
Cette surtaxe uniforme de 30% pour tous les pays européens aurait des conséquences variables selon les États. L’Europe a toutefois critiqué d’une seule voix cette annonce via la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Cette dernière a dénoncé une mesure totalement contreproductive pour l’économie mondiale, les entreprises et les consommateurs. Elle s’est déclarée prête à poursuivre le travail vers un accord d’ici au 1er août et, en cas d’échec, prête à prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder les intérêts de l’UE.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a appelé la Commission européenne à accélérer la préparation de contre-mesures crédibles si aucun accord n’est trouvé d’ici au 1er août. Le patron du Medef, Patrick Martin, lui a emboîté le pas, précisant qu’une absence d’accord d’ici fin juillet justifierait l’adoption de mesures de rétorsion légitimes de la part de l’Europe. La ministre de l’économie allemande, Katherina Reiche, adopte une position moins offensive. Elle appelle l’UE à négocier de manière pragmatique une solution avec les États-Unis, centrée sur les principaux points de conflit. L’Allemagne serait évidemment bien plus exposée que la France aux sanctions douanières américaines.