Après François Bayrou, Sébastien Lecornu. L’ancien Premier ministre a emporté son projet de Budget 2026 avec lui et le nouveau Premier ministre n’a pas encore dévoilé le sien. Voici ce à quoi peuvent s’attendre les contribuables l’an prochain.
Oui, c’est une certitude! C’est la loi de finances qui autorise la perception des impôts pour l’année à venir. Si cette loi ne pouvait pas être adoptée et publiée au Journal officiel avant la date butoir du 31 décembre 2025, le gouvernement aurait la possibilité de déposer un projet de loi spéciale à Noël pour faire rentrer les impôts et assurer la continuité de l’État.
C’est précisément ce qui s’est passé en décembre 2025. La chute du gouvernement Barnier ayant empêché le vote du Budget dans les temps, une loi spéciale autorisant la perception des impôts et l’engagement des principales dépenses publiques a été adoptée in extremis. La loi de finances pour 2025, elle, n’a été publiée qu’en février 2026, sous François Bayrou.
C’est ce que prévoyait l’ancien exécutif. Pour économiser 44 milliards d’euros dans le budget de l’État, une «année blanche» était au programme. Elle aurait entraîné la non-revalorisation sur l’inflation du barème progressif de l’impôt, et une hausse d’impôt pour tous les contribuables ayant bénéficié d’une hausse de revenus, même minime, en 2025. Autre mesure avortée, la réforme de l’abattement de 10% sur les retraites, transformé en forfait de 2.000 euros par pensionné, aurait pénalisé les séniors ayant perçu plus de 20.000 de retraite cette année.
Le projet de loi de finances du (futur) gouvernement Lecornu ne reprendra certainement pas ces mesures impopulaires à son compte. De plus, il risque lui aussi d’avoir des difficultés à faire adopter ses mesures d’économies budgétaires d’ici la fin de l’année, faute de majorité parlementaire pour le soutenir. En pratique, il y a de fortes chances pour que les règles fiscales actuelles restent inchangées l’an prochain si la loi de finances pour 2025 est adoptée uniquement en 2026. Le Conseil d’État a en effet jugé qu’une loi spéciale ne peut pas instaurer de nouvelles hausses d’impôt. À suivre.