Au cœur du débat public, la taxe Zucman, proposée par l’économiste français Gabriel Zucman, est un nouvel impôt destiné à taxer le patrimoine des ultra-riches. Zoom sur son fonctionnement.
La taxe Zucman prévoit l'application d'un impôt plancher de 2% sur les patrimoines des personnes les plus fortunées de France, au-dessus de 100 millions d'euros. Quelque 1.800 foyers sont concernés. La question de savoir si le patrimoine professionnel (participations dans les entreprises) serait inclus reste débattue.
Selon ses promoteurs, les foyers les plus fortunés paient proportionnellement moins d'impôts que le reste de la population grâce à l'optimisation fiscale. Pour corriger ce biais, il est proposé de soumettre à une contribution différentielle ceux dont le total des impôts (impôts sur le revenu, prélèvements sociaux, IFI, etc.) est inférieur à 2% de la valeur du patrimoine. Si le montant total des impôts versés est inférieur à ce seuil, les contribuables ayant un patrimoine supérieur à 100 millions d’euros devraient payer la différence. Par exemple, ceux dont les impôts représentent 1,5% de leur patrimoine seraient redevables d’une contribution différentielle de 0,5%.
Selon Gabriel Zucman, elle pourrait rapporter entre 15 et 25 milliards d’euros par an. Mais plusieurs économistes, dont des membres du Conseil d’analyse économique, estiment qu’elle rapporterait plutôt autour de 5 milliards, en raison de l’optimisation fiscale et de la complexité de la mesure. Le Sénat, qui a rejeté le texte en juin 2025, a aussi pointé des risques de censure constitutionnelle s’il n’était pas plafonné
De leur côté, les partis politiques de droite et le Medef pointent le risque d’exode fiscal massif des contribuables qui jouent un rôle moteur pour notre économie et critiquent le fait que la taxe pourrait inclure les patrimoines professionnels — un point encore controversé.
L’absence d’équipe gouvernementale rend évidemment improbable l’adoption de cette taxe à brève échéance. Nul doute cependant qu’elle ressurgira dans le débat lors des discussions sur la prochaine Loi de finances, la nécessité de redresser nos comptes publics demeurant un impératif incontournable. À suivre.