Des droits de douane de 100% sur les médicaments importés aux États-Unis ont été annoncés par le président Donald Trump. Cette décision effective depuis le 1er octobre vise à rapatrier la production pharmaceutique outre-Atlantique.
Le secteur de la santé avait jusqu’à présent échappé aux taxes douanières imposées par l’administration Trump. Mais l’industrie pharmaceutique se savait menacée d’une taxe massive en l’absence de baisse des prix des médicaments importés. C’est désormais chose faite, depuis le début du mois d’octobre, une surtaxe douanière de 100% s’applique sur les médicaments de marque ou brevetés importés aux États-Unis. Elle concerne tout importateur de médicaments, sauf en cas de construction d’une usine locale. Résultat, les grands groupes pharmaceutiques accélèrent leurs investissements aux États-Unis, comme Pfizer, Novartis ou encore GSK.
Certains laboratoires comme Bristol-Myers Squibb ont tenté de négocier en proposant des baisses de prix à l’administration Trump, sans succès. D’autres laboratoires adoptent des stratégies alternatives. C’est le cas de Sanofi qui a élargi son programme d’accès à l’insuline, offrant un mois d’approvisionnement pour 35 dollars à tous les patients américains. De même, AstraZeneca propose des réductions allant jusqu’à 70% sur certains médicaments via sa plate-forme en ligne. Enfin, certains choisissent de diversifier leurs chaînes d’approvisionnement, explorant des solutions en Europe ou en Asie, et développent des partenariats avec des fabricants américains.
Bruxelles a assuré qu’une majorité de médicaments européens seraient épargnés de cette surtaxe de 100%, grâce à l’accord commercial conclue entre les USA et l’UE limitant les tarifs douaniers à 15%. Mais des incertitudes demeurent pour le reste du secteur pharmaceutique européen. Certains observateurs craignent en effet que cette mesure ne soit qu’un début, et que des droits de douane prohibitifs soient prochainement appliqués à tous les dispositifs médicaux. À suivre.