Selon une enquête diligentée par LinkedIn auprès de 2.040 salariés français âgés de plus de 16 ans, les professionnels ont parfaitement compris que l’intelligence artificielle allait modifier en profondeur leur quotidien au travail. Si certains collaborateurs semblent enthousiasmés par cette perspective, d’autres s’inquiètent car ils se sentent mal préparés aux évolutions en cours concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle au travail.
À la demande du réseau social professionnel LinkedIn, le cabinet Censuwide a diligenté une enquête pour évaluer l’incidence de l’Intelligence Artificielle (IA) dans l’emploi hexagonal. Le niveau de compréhension et d’engagement des employés vis-à-vis de l’intelligence artificielle, de plus en plus présente dans leur travail quotidien, a ainsi pu être mesuré précisément. Avec les récentes avancées de l’IA, plus de 4 sondés sur 10 (44%) s’attendent, dès cette année, à une évolution « significative » du poste qu’ils occupent. Les transformations qui se profilent entrainent des réactions mitigées de la part des professionnels. En effet, malgré une écrasante majorité (82%) qui se prétend enthousiaste à l’idée d’utiliser l’IA pour remplir sa tâche et assurer ses fonctions, plus du tiers des salariés (36%) se sentent largement dépassés par cette nouvelle technologie. Quasiment autant de sondés (35 %) craignent de ne pas pouvoir s’adapter aux changements engendrés par l’IA au travail. Plus étonnant, un tiers des collaborateurs questionnés (32%) pensent leurs collègues plus initiés qu’eux alors que 3 salariés sur 10 avouent exagérer leurs connaissances pour feindre d’être à la page face aux autres membres de leur équipe.
Cependant, les salariés français sont prêts à se former pour éviter de se laisser distancer. Bien qu’ils ignorent par où commencer, plus de 4 sondés sur 10 (43%) désirent absolument savoir comment utiliser au mieux l’IA au travail. Un tel niveau d’engagement n’est pas surprenant sachant que près d’un tiers (32%) des professionnels interrogés ont déjà utilisé l’IA dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions. De plus, un salarié sur cinq a déjà pu tester des outils comme ChatGPT. Mais avec une large majorité (57%) des répondants qui reconnaissent n’avoir reçu aucune formation sur l’IA au sein de leur entreprise, il reste beaucoup à faire.
Les salariés français ne semblent pas redouter à terme leur remplacement par l’IA. Ils sont convaincus de l’importance de leurs compétences personnelles pour accompagner le développement progressif de l’IA dans le cadre de l’exécution de leurs tâches. Ainsi, la moitié des sondés estiment que leur capacité à résoudre des problèmes (49%), leur aptitude éprouvée dans la gestion du temps (51%) et leur pensée stratégique (47%) seront importantes et pourraient prendre encore plus d’ampleur. Idem en ce qui concerne la nécessité d’adaptabilité et de résilience et ce pour plus de 4 salariés sur 10 (43%). La même proportion se tournerait également vers l’IA pour des demandes considérées comme gênantes à l’égard des collègues. La majorité des professionnels (51%) se félicitent à l’avance de l’utilité de l’IA pour les libérer des tâches fastidieuses et répétitives. Enfin, un tiers des sondés (35%) envisageraient même d’avoir recours à l’IA pour obtenir des conseils de gestion de carrière.
La plateforme LinkedIn compte 950 millions de membres dans le monde entier et 27 millions rien qu’en France. Selon les explications de sa « Country Manager » pour l’Hexagone, Fabienne Arata : « L’IA est sur le point de transformer le monde du travail avec le potentiel de remodeler les emplois, les carrières et les industries. Il est donc plus que compréhensible que les professionnels se sentent à la fois submergés et enthousiastes par les changements que cela apportera à leur vie professionnelle. Le moment est venu pour les dirigeants d’entreprise de réfléchir à la manière dont ils peuvent préparer leur organisation à ces changements et aux compétences dont leurs équipes auront besoin pour réaliser le plein potentiel de l’IA. Les professionnels souhaitent apprendre à utiliser cette technologie dans le cadre de leur travail. Les entreprises ont donc une excellente occasion de capitaliser sur cet intérêt de la part de leurs employés en les dotant non seulement des compétences techniques nécessaires à l’adoption de ces outils, mais aussi des « soft skills » qui deviendront de plus en plus importantes à l’ère de l’IA. »
Liées à la personnalité et au tempérament, les compétences comportementales ou « soft skills » sont les compétences intrinsèques d’un collaborateur comme sa capacité décisionnelle, son empathie ou la gestion du stress. C’est aussi ce qui différencie une IA d’un humain. D’un côté le robot est capable d’apprendre des gestes et compétences techniques, et de l’autre l’humain est créatif, empathique et plein d’audace.
Pour stimuler l’engagement des salariés, LinkedIn délivre quelques conseils utiles à suivre dans toute organisation. Selon la plateforme, il est primordial que les collaborateurs acquièrent le langage nécessaire à la compréhension de l’IA en se formant aux tendances les plus demandées. Cela leur permettra de toujours garder une longueur d’avance sur ses collègues les plus proches. Il est donc judicieux de recourir à des experts en suivant des leaders d’opinion dans le domaine de l’IA sur les réseaux sociaux. Pour chaque salarié, l’autre piste intéressante à explorer est de perfectionner ses soft skills en mettant à profit les outils existants au sein de l’entreprise. Voilà de quoi remplir l’agenda de tout collaborateur déjà impliqué.