L’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) concerne chaque année davantage de contribuables et ses recettes ne cessent de progresser. Une accalmie est toutefois en vue pour 2024.
Le nombre de contribuables redevables de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) a bondi de près 25% depuis son lancement en 2018, et ses recettes de plus de 40%. En 2022, 164.000 contribuables y ont été soumis, soit 7,3% de plus qu’en 2021, et il a rapporté 1,8 milliard d’euros aux caisses de l’Etat, soit 10,1% de plus qu’en 2021.
Cette inflation est due au mode de calcul de l’IFI. Son seuil d’imposition (1,3 million d’euros) et son barème progressif (de 0,5 à 1,5%) sont les mêmes que ceux en vigueur pour l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF, ancêtre de l’IFI) de 2013. Ils n’ont pas été revalorisés depuis cette date. Or, les prix de l’immobilier ont progressé en moyenne de près de 30% en France entre 2013 et 2023 (chiffres Insee). Mécaniquement, les propriétaires qui franchissent le seuil d’imposition à l’IFI augmente chaque année, l’impôt à payer également.
Le mode de calcul de l’IFI 2024 est également inchangé. Vous y êtes soumis cette année si la valeur de votre patrimoine immobilier imposable au 1er janvier dernier, net de vos dettes déductibles, dépassait 1,3 million d’euros. Vous devrez dans ce cas renvoyer votre déclaration d’IFI 2024 en mai ou juin prochain, dans les mêmes formes et délais que votre déclaration de revenus de 2023.
Vous devriez toutefois constater une baisse de l’impôt à payer en septembre prochain car les prix de l’immobilier, eux, ont baissé un peu partout en France l’année dernière, dans le neuf comme dans l’ancien. A Paris, par exemple, l’indice des prix « Notaires-Insee » s’établissait à 9 770 euros/m2 à la fin du mois de décembre 2023, tous arrondissements confondus, en recul de 6,8% sur un an. Les prix ont également chuté de 6 à 7,5% en Île-de-France, et de 5 à 10% dans certaines villes de province. A situation constante, votre base d’imposition devrait donc fondre cette année, et votre IFI de 2024 être plus faible que celui de 2023.