Dans ses projections macroéconomiques publiées le 10 juin, la Banque de France table sur une reprise au petit trot de l’activité économique en 2024, avec une hausse du PIB de 0,8% seulement. En cause, les incertitudes politiques pesant sur le moral des ménages et des entreprises.
Le paysage politique français actuel et les atermoiements incessants autour de la constitution du prochain gouvernement jouent sur la confiance des ménages et des entreprises. Les premiers hésitent à consommer malgré des revenus en hausse. Les salaires ont en effet bondi plus vite que l’inflation au deuxième trimestre 2024 dans le secteur marchand, à +2,7% contre +2,5% en glissement annuel. Au contraire, le taux d’épargne des ménages est au plus haut, à plus de 17% des revenus bruts disponibles, soit 2 points de plus qu’avant la pandémie du Covid-19. Face à l’incertitude politique, les Français préfèrent jouer les fourmis que les cigales, en attendant des jours meilleurs.
Côté entreprises, la Banque de France constate également une baisse de l’investissement depuis quelques trimestres. Or, cela a constitué le principal moteur de la croissance française ces dernières années. Les chefs d’entreprises attendent plus de clarté sur la politique économique à venir de la France. La reprise de leurs investissements est conditionnée au maintien d’une politique de l’offre par le prochain exécutif.
Les finances publiques françaises sont dans le rouge et les pouvoirs publics vont devoir réaliser 20 milliards d’euros d’économies en 2025 (et les années suivantes !). Il s’agit ainsi de tenter de revenir sous la barre des 3% de PIB de déficit public imposé au niveau européen. À noter, le retard pris dans l’établissement de la loi de finances pour 2025, dont le projet doit normalement être présenté avant le 1er octobre. Le texte est attendu avec impatience car il fixera le cap pour 2025 et dévoilera les ambitions du nouveau gouvernement. Il permettra aussi de mesurer sa crédibilité budgétaire, condition indispensable au retour de la confiance et à une reprise dynamique de l’économie.