L’Europe compte plusieurs centaines de jeunes pousses dépassant les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais entre réglementations complexes et marché des capitaux disparates, les start-up du vieux continent ont du mal à profiter du marché unique de l’UE.
Le constat dressé par les autorités européennes est sans appel. Malgré un terreau fertile et un dynamisme certain, les entreprises européennes de l’innovation peinent à passer au stade supérieur et à profiter pleinement du marché unique. Pourtant, l’UE ne manque pas d’atouts pour permettre leur développement.
Grâce aux pôles technologiques et à la formation, de nombreuses start-ups à fort potentiel ont été créées depuis le début des années 2000. Selon un panorama dressé par 32 associations représentant les intérêts des start-up dans 20 pays du continent et publié 18 septembre, plus de 250 d’entre elles affichent aujourd’hui un chiffre d’affaires dépassant les 10 millions d’euros.
Autre signe de vitalité, les levées de fonds enregistrées par les jeunes pousses ont battu tous les records ces dernières années. En 2022, les start-up européennes ont réussi à lever plus de 85 milliards d’euros, une collecte en hausse de 20% par rapport à 2021. La néo-banque allemande N26 a bouclé à elle seule une levée de fonds de 900 millions d’euros fin 2021.
Selon Mario Draghi, l’ex-patron de la banque centrale européenne (BCE), « L’Europe crée aujourd’hui un nombre important de start-up en phase de démarrage, comparable à celui des États-Unis. Toutefois, les entreprises européennes ne parviennent souvent pas à passer avec succès le stade de la croissance ». La raison ? Elles font face à un parcours du combattant.
Premier obstacle, le marché unique est fragmenté et les jeunes pousses doivent composer avec une mosaïque de réglementations nationales qui compliquent leur développement. Autre difficulté, le marché du capital-risque est moins développé en Europe qu’aux États-Unis et les entreprises innovantes peinent à trouver les investisseurs capables de les accompagner sur le long terme. Si les levées de fonds se multiplient, elles restent encore insuffisantes pour leur permettre de grossir rapidement.