Selon Altares, groupe expert de la donnée d’entreprises, les chiffres des défaillances d’entreprises ont bondi de 20% en France au 3e trimestre. Les procédures engagées contre les PME de plus de 50 salariés ont augmenté de 47%, menaçant plus de 50 000 emplois.
Le troisième trimestre 2024 a été marqué par une nouvelle envolée des défaillances de sociétés. Malgré une décélération depuis quelques mois, 13 400 entreprises de plus ont fait faillite entre juillet et septembre, soit une hausse de 20% par rapport à l’été 2023, selon les données de Altares. Le niveau record des 66 000 défauts d’entreprises sur les douze derniers mois a ainsi été franchi.
Si la majorité des défaillances touche de très petites structures comptant moins de 5 salariés, Altares relève un signal d’alerte du côté des PME de plus de 50 salariés. 106 faillites ont en effet été recensées au 3e trimestre, en hausse de 47% par rapport à 2023. 52 000 emplois se sont trouvés menacés par ces défaillances, soit 13 300 de plus qu’au cours de l’été 2023. Depuis le début de l’année, 395 PME de plus de 50 salariés sont tombées en cessation de paiement, bien plus que sur toute l’année 2019 (période préCovid). C'est le point le plus inquiétant. Il y a davantage d'effectifs dans les entreprises de cette taille que dans les très petites entreprises. En outre, les grosses PME constituent l’un des piliers de notre économie.
Selon l'Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE), il ne faut pas surinterpréter ces chiffres. Ils sont globalement conformes à ses prévisions, après la parenthèse de la crise du Covid, au cours de laquelle il y a eu très peu de faillites. La distribution massive des prêts garantis par l’État (PGE) a en effet donné un sursis à des entreprises qui auraient dû déposer le bilan, d’où un effet de rattrapage aujourd’hui. Les chiffres actuels font suite à des records à la baisse des défaillances d’entreprises, soit un retour pour l’OFCE, à la situation préCovid.