Si en Europe, les voitures autonomes de niveau 3 ont déjà le droit de rouler sur certaines portions de routes, certaines villes américaines voient les premiers taxis sans chauffeur se déployer. Ces voitures reposent sur un degré d’autonomie de niveau 4 et ne nécessitent ni volant ni pédales.
Porté par les bons résultats de son entreprise, Elon Musk se montre ambitieux concernant ses projets de voiture autonome. Cet automne 2024, le patron de Tesla a ainsi présenté son Robotaxi, un véhicule 100% autonome, sans volant ni pédales, avec un futur prix de vente inférieur à 30.000 dollars (27.500 euros). La production doit démarrer dès 2027 d’après Elon Musk. La voiture dispose de nombreuses caméras pour analyser en permanence les données de navigation et les informations fournies par les autres voitures Tesla. Les millions de kilomètres parcourus par ces dernières permettent à l’IA du Robotaxi de Musk d’apprendre d’elle-même à conduire en toute sécurité. L’objectif de l’excentrique milliardaire est de voir ses voitures rouler sur les routes californiennes au plus vite. L’État américain est déjà très à la pointe en matière de voiture autonome. En effet, des taxis robots circulent à San Francisco et Los Angeles, tout comme au Texas, à Austin et dans l’Arizona, à Phoenix. Pour l’instant, les modèles en question possèdent toujours un volant et des pédales, mais celles-ci s’activent toutes seules. À ce jour, Tesla accuse un sérieux retard par rapport à ses concurrents de chez Waymo (filiale d’Alphabet) ou Cruise (filiale de General Motors) dont les modèles circulent ou vont circuler très prochainement.
Waymo, la filiale d’Alphabet, maison mère de Google, domine pour l’instant le secteur de la voiture autonome. En 2024, l’entreprise a obtenu un financement de 5 milliards de dollars (4,5 milliards d’euros) par sa maison mère, pour étendre son service de taxis robot sur 142 km² supplémentaires à San Francisco et sur une zone élargie de 205 km² à Los Angeles, dont Hollywood, Chinatown et Westwood. L’entreprise a déjà réalisé près de 2 millions de trajets payants à travers l’application Waymo One. Elle possède une flotte de 300 véhicules à San Francisco, 50 à Los Angeles et 200 à Phoenix. Des tests sont en cours à Austin et Mountain View. Pour les usagers, il suffit de se connecter à l’application Waymo One, de chercher une voiture proche et d’attendre son arrivée. Cette dernière se déplace seule, sans conducteur et est bardée de capteurs LiDAR sur son toit afin de détecter les éventuels obstacles et d’estimer les distances au laser. L’entreprise profite d’une situation de quasi-monopole. Son concurrent, Cruise, de General Motors, a dû suspendre ses activités pendant un an l’an dernier après un grave accident impliquant l’un de ses véhicules. Des tests ont été lancés à Dallas ces derniers mois. Waymo vient même de signer un partenariat avec Hyundai pour intégrer sa technologie de conduite autonome dans l’Ioniq 5 du constructeur automobile. Le SUV 100% électrique rejoindrait ainsi la flotte de Waymo One. Ces modèles ne sont, pour l’instant, pas prévus à la vente pour des particuliers.
Pour rappel, le terme « autonome » est générique car pour les véhicules dits intelligents, il existe en réalité 5 niveaux différents d’autonomie. À partir du niveau 3 seulement, le conducteur n’est plus chargé de la conduite. Il peut néanmoins reprendre le volant à tout moment. Les voitures peuvent circuler sur des routes séparées par un terre-plein central, à une vitesse maximale de 60km/h et sur des chaussées où la présence de cyclistes et de piétons est interdite. Ces véhicules de niveau 3 sont déjà autorisés à rouler dans tous les pays de l’Union européenne. De son côté, le Royaume Uni ambitionne de voir sur ses routes dès 2026, des voitures autonomes de niveau 4, comme les véhicules de chez Waymo. À ce stade-là, la présence physique d’un conducteur n’est plus nécessaire. Il est alors possible de retirer les pédales et le volant de la voiture, mais le véhicule ne peut toujours pas circuler sur tous les types de routes et en toutes circonstances. Le niveau 5 d’autonomie, encore jamais atteint à ce jour, autorise la voiture autonome à circuler partout, à n’importe quelle vitesse, sans intervention humaine, de jour comme de nuit.
Pour l’instant, l’autorisation de rouler avec des voitures autonomes de stade 3 en Europe n’a pas de réelle incidence sur l’examen du permis de conduire. Même si la voiture peut rouler seule, il est obligatoire d’avoir un permis B pour rouler avec ce type de véhicule sur la route. Cependant, selon certains ingénieurs de l’Institute of Electrical and Electronics Engineers le développement de voitures autonomes de niveau 5 pourrait marquer la fin du permis de conduire. Cette disparition pourrait, toujours selon ces ingénieurs, voir le jour en 2040, au moment où 75% du parc automobile seraient, selon eux, constitués de voitures autonomes. En attendant, en France, des mesures sont prises, notamment pour éclaircir la question de la responsabilité en cas d’accident. Ainsi le constructeur sera jugé comme responsable si la faute est due au mode de conduite automatique de la voiture. Le conducteur devra néanmoins prouver l’absence de faute de son côté. Cette règle s’applique également en cas d’infraction au Code de la route (excès de vitesse, feu rouge grillé…).