Le Fonds Monétaire International (FMI) plaide pour un effort significatif de consolidation budgétaire en France dès 2025. Il alerte toutefois sur les arbitrages nécessaires, entre hausses d’impôts et baisses des dépenses, visant à réduire la dette publique sans "tuer" la croissance.
Les instances financières et monétaires internationales sont inquiètes de la situation budgétaire de la France. Notre déficit public devrait atteindre 6,1% du PIB cette année et il pourrait grimper à 7% l’année prochaine. Pour le ramener à 5%, le nouveau ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, propose de réduire les dépenses de 40 milliards d’euros et d’augmenter les recettes de 20 milliards en 2025.
Tous les Français seront mis à contribution, via la hausse des taxes sur l’électricité, les voitures thermiques ou les billets d’avion, les déremboursements de soins par la sécurité sociale, le report de six mois de la revalorisation des retraites… Côté impôts, le projet de loi de finances pour 2025 propose aussi d’alourdir la taxation des plus riches et des loueurs en meublés, et d’autres hausses pourraient suivre dans le cadre des débats parlementaires sur le texte.
Selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), les mesures de réduction des dépenses et des hausses d'impôts prévues pour 2025 risquent d’avoir un impact négatif sur l'activité. Les efforts de redressement des finances publiques pourraient amputer la croissance de la France de 0,8 point de PIB. Le FMI alerte aussi sur les risques de repli de l’activité. Cependant, il considère les mesures envisagées indispensables. Notre situation budgétaire n’est pas tenable, et elle est aujourd’hui d’autant moins justifiée que les raisons qui ont conduit la France à augmenter ses dépenses, la crise du Covid-19 notamment, ont disparu.
L’institution prévient également sur le choix des réductions des dépenses publiques. Celles ayant un impact positif sur la croissance économique doivent être préservées. Le FMI invite les pouvoirs publics à ne pas sacrifier celles liées aux investissements d’avenir. En effet, les vont constituer les futures recettes fiscales supplémentaires dans les prochaines années.