La victoire de Donald Trump risque de marquer le début d’une nouvelle ère de protectionnisme aux États-Unis, impactant instantanément les marchés financiers mondiaux. Entre appréciation du dollar, baisse des marchés européens et volatilité accrue des matières premières, les conséquences économiques sont immédiates et présagent de changements structurels importants.
La réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis provoque un retour marqué au protectionnisme, influençant immédiatement les marchés financiers internationaux. En réaction, les devises, les actions et les matières premières ont connu des mouvements significatifs, alors que les investisseurs anticipent un renforcement des politiques américaines en faveur des industries nationales et des hausses de tarifs douaniers.
Depuis l’annonce des résultats, le dollar américain a enregistré une hausse de 3,2% face à l’euro, profitant des attentes autour d'une politique économique nationale et de possibles réductions de taxes pour stimuler l’activité intérieure. Les obligations du Trésor américain à 10 ans ont atteint un rendement de 4,5%, en hausse de 0,3% depuis le début du mois. Les marchés anticipent une intervention moins accommodante de la Fed pour contrer l’inflation attendue, même si cette dernière vient d’abaisser son taux de 0,25%. L’inflation pourrait être stimulée par des tarifs douaniers élevés, appliqués à des importations stratégiques en provenance de Chine et de l'Union européenne.
Les marchés boursiers américains, notamment le Russell 2000 représentant les petites capitalisations, ont grimpé de 3,4%, soutenus par les prévisions de déréglementation et de mesures pro-industrielles. En revanche, le CAC 40 enregistre un recul de 1,8% alors que les investisseurs redoutent des perturbations dans les exportations européennes vers les États-Unis. Les secteurs les plus touchés incluent l'automobile et les énergies renouvelables, avec des pertes de 4 % pour les constructeurs européens comme BMW et Volkswagen, affectés par l'annonce d'une possible révision de l'accord USMCA qui pourrait aussi toucher les entreprises mexicaines.
Sur le marché des matières premières, le pétrole et l'or bénéficient de la tendance inflationniste et de la demande accrue en actifs refuges. Le cours du baril de Brent a atteint 90 dollars, soit une hausse de 4% depuis début novembre, tandis que l’or approche des 2 050 dollars l'once, attirant les investisseurs en quête de protection contre une éventuelle inflation durable.
Ces évolutions suggèrent que la réélection de Trump, marquée par un programme économique nationaliste et pro-industries lourdes, pourrait accroître la volatilité mondiale dans les mois à venir, notamment en Europe et en Asie, et intensifier les enjeux économiques à l'échelle globale.