En attente des futures élections législatives du 23 janvier 2025, le gouvernement allemand a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour 2024. Il table désormais sur une récession de 0,2%. Avant une possible reprise en 2025.
Le ministre fédéral de l’Économie, Robert Habeck, a présenté cette semaine à Berlin les prévisions de croissance du gouvernement allemand. Et contrairement à ses anticipations positives faites en avril dernier, la reprise n’a pas eu lieu et l’économie d’outre-Rhin reste encalminée. L’Allemagne espère renouer avec la croissance à partir de 2025. Mais pour 2024, il prévoit une nouvelle récession de 0,2% du PIB, après celle de 0,3% enregistrée en 2023.
En début d’année, les prévisions tablaient plutôt sur une reprise timide en 2024, avec une croissance de l’ordre de 0,3% de PIB. Mais l’investissement, la consommation, la production et, plus globalement, le climat des affaires, n’ont pas permis le retournement espéré. Les causes de ce ralentissement sont en partie structurelles, selon le gouvernement. Les problèmes démographiques et la dégradation de la compétitivité de l’Allemagne se sont ajoutés à certains facteurs conjoncturels comme la morosité des consommateurs, le manque de dynamisme de la demande étrangère et le niveau élevé des taux d’intérêt, frein à l’investissement.
Certains signaux positifs permettent toutefois d’espérer une reprise cet hiver et l’année prochaine. D’abord une possible reprise de la consommation, poussée par les fortes hausses de salaires décidées ces derniers mois et par la stabilisation de l’inflation. Elle devrait atteindre 2,2% sur l’ensemble de l’année 2024. Ensuite, une meilleure conjoncture économique internationale, ce qui devrait permettre de redynamiser l’investissement et les exportations.
Le gouvernement allemand a par ailleurs adopté une vaste initiative pour la croissance forte de 130 mesures : incitations à l’investissement, baisse de la taxe sur l’électricité pour les entreprises, incitations à l’emploi des seniors, assouplissements pour le recrutement de main-d’œuvre étrangère, allègements fiscaux pour les particuliers, etc. Il prévoit aussi d’investir 100 milliards d’euros pour renforcer sa compétitivité industrielle. Objectif, renouer avec une croissance de 1,1% de PIB en 2025 et de 1,6% en 2026. Ces projections devront évidemment être actualisées en février prochain, après les résultats des prochaines élections législatives.