Les dernières publications de l'Insee sur le marché du travail révèlent une hausse du chômage fin 2024. La Banque de France pointe une augmentation des défaillances d’entreprises depuis octobre.
Au troisième trimestre 2024, le nombre de chômeurs en France (hors Mayotte) au sens du Bureau international du travail (BIT) a augmenté de 35 000 par rapport au trimestre précédent, atteignant 2,3 millions de personnes. Le taux de chômage s’est établi à 7,4% de la population active, soit 0,1 point au-dessus du deuxième trimestre 2024.
Ces chiffres excluent les nombreux plans sociaux annoncés depuis la rentrée, notamment ceux de Michelin ou Auchan. Ils n’intègrent pas non plus les licenciements prévus dans des groupes comme Forvia ou Valéo, des équipementiers automobiles, ou encore Solvay et Weylchem dans le secteur de la chimie.
Ces défaillances de grandes entreprises pourraient faire grimper le taux de chômage autour de 7,6 % en fin d’année 2024 (les données officielles de l’Insee pour le 4e trimestre ne sont pas encore publiées). Les prévisionnistes envisagent un taux de chômage se rapprochant des 8 % d'ici la fin 2025. Ce taux nous éloigne de l’objectif de plein emploi (5 % de taux de chômage) affiché par le président de la République, mais restant inférieur au pic de 10,5 % enregistré mi-2015.
Selon la Banque de France, les défaillances d’entreprises se sont accélérées fin 2024. Cette évolution résulte de l’effet conjugué du « rattrapage » post-covid (les mesures comme les prêts garantis par l’État ont maintenu artificiellement la vie de certaines entreprises) et du contexte économique morose. En un an, 65 000 défaillances ont été enregistrées fin octobre, soit 1 000 de plus qu’en septembre. En rythme annuel, le cumul des défaillances sur les douze derniers mois a augmenté de 21% en octobre, après une hausse de 24% en septembre.
Ces défaillances du troisième trimestre ont eu un impact limité sur la reprise du chômage, touchant principalement des micro-entreprises (+ 20,4% sur un an en octobre 2024), des TPE (+ 25,3%) et des PME (+ 46,4%). À l’inverse, le nombre de défaillances d'ETI et de grandes entreprises est resté stable (+ 8,6% sur un an en octobre 2024).