Le président américain a annoncé une surtaxe de 25 % sur les importations automobiles aux États-Unis dès le 3 avril. À quel impact faut-il s’attendre pour le marché américain et les partenaires internationaux ?
Dès le 3 avril 2025, une nouvelle taxe de 25% sur les importations de voitures s’ajoutera aux frais de douanes de 2,5% déjà en vigueur. Cette mesure sera étendue un mois plus tard aux composants des véhicules. Selon Donald Trump, cette mesure est destinée à contrebalancer des décennies de déséquilibres commerciaux. Elle pourrait rapporter jusqu’à 1 000 milliards de dollars sur les deux prochaines années.
Dans la balance commerciale américaine, le secteur automobile représente 270 milliards de déficits, dont 100 milliards pour les pièces détachées. Les États-Unis importent la moitié des voitures vendues sur leur sol (environ 8 sur 16 millions). Même lorsque les voitures sont assemblées aux États-Unis, entre 50 et 60 % de leurs composants viennent de l’étranger.
Le président américain mise sur ces nouveaux droits de douane pour inciter les entreprises étrangères à s’implanter et produire aux États-Unis. Adepte des revirements de dernière minute, il pourrait néanmoins faire marche arrière en échange de contreparties de ses partenaires.
Le prix des voitures aux États-Unis devrait fortement augmenter, de 4 000 à 15 000 dollars selon les modèles et le nombre de pièces importées. Conséquence directe, les ventes de véhicules neufs et, par ricochet, la production sur le sol américain, devraient baisser.
Les importations vont pâtir de cette surtaxe. Les voisins directs des États-Unis sont en première ligne, le Mexique principal fournisseur de voitures et de pièces détachées, et le Canada, y exportant 85 % de sa production de véhicules. Le Japon et la Corée du Sud, respectivement deuxième et troisième exportateurs de véhicules aux États-Unis, vont ressentir aussi l’impact.
En Europe, 25 % des exportations automobiles partent vers le marché américain, mais l’inquiétude se concentre sur les marques allemandes, les plus exposées. La France devrait en revanche être relativement épargnée car les marques hexagonales y sont peu présentes. Enfin, la Chine sera épargnée, elle exporte seulement 2 % de sa production vers les États-Unis.