Le projet de loi de finances pour 2026 a été déposé à l’Assemblée nationale ce 14 octobre. Il comporte certaines nouveautés fiscales qui risquent d’avoir un impact sur les impôts des particuliers en 2026. Revue de détail.
Le projet de loi ne prévoit pas de revaloriser les tranches de revenus du barème progressif de l’impôt en fonction de l’inflation l’année prochaine. Le barème applicable aux revenus de 2024 devrait donc s’appliquer également aux revenus de 2025. Il en résultera une hausse d’impôt pour tous les contribuables dont les revenus ont progressé, même légèrement, cette année. Par ailleurs, quelques 200 000 foyers modestes non imposables en 2025 devraient le devenir en 2026.
L’abattement de 10% applicable sur les pensions de retraite, plafonné à 4 399 euros par foyer fiscal cette année, pourrait être remplacé par un abattement fixe de 2 000 euros par pensionné l’an prochain. Là encore, cette réforme va entrainer une hausse d’impôt pour tous les retraités percevant plus de 20 000 euros de pensions par an, et pour les couples de retraités percevant plus de 40 000 euros par an.
La contribution différentielle sur les hauts revenus est une nouvelle taxe visant les contribuables les plus fortunés qui payent moins de 20% d’impôt sur le revenu et de contribution exceptionnelle sur les hauts revenus. Elle a été instaurée en début d’année et elle n’est en principe applicable que sur les revenus de 2025. Le projet de loi de finances propose toutefois de la reconduire à l’identique en 2026.
Le texte propose aussi d’instaurer une nouvelle taxe qui frapperait les actifs non professionnels logés dans les holdings familiales, au taux de 2%. Une sorte de taxe Zucman au rabais en somme. Elle serait due par les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés dont la valeur atteint au moins 5 millions d’euros, dont une personne détient au moins un tiers des droits et dont plus de la moitié des produits d’exploitation et des produits financiers sont des revenus passifs (dividendes, produits de placements à revenus fixes, redevances de droits de propriété industrielle ou intellectuelle, loyers, etc.).
Certains bonus fiscaux sont appelés à disparaître le 1er janvier 2026, comme la réduction d’impôt pour investissement dans les PME non cotés via les fonds collectifs de placement dans l’innovation (FCPI) ou la réduction d’impôt pour frais de scolarité des enfants à charge. Les crédits d’impôt pour équipements du logement devraient également s’éteindre car le projet de loi ne prévoit pas de les proroger l’année prochaine. Petite compensation, la réduction d’impôt « Coluche » pour dons aux associations d’aide aux personnes en difficulté devrait être majorée, son plafond de versement devrait passer de 1 000 euros à 2 000 euros par an.