A peine trois ans après son introduction à la Bourse de Francfort, l’action Porsche est récemment sortie de l’indice DAX 40 après avoir perdu presque la moitié de sa valeur. Cette chute témoigne de la révolution qui secoue l’ensemble du secteur automobile.
La marque automobile haut de gamme Porsche a été introduite à la Bourse de Francfort en septembre 2022. L’action « P911 », en référence au modèle iconique du constructeur allemand, cotait alors à 82,50 euros, et elle a très rapidement intégré l’indice DAX 40, l’équivalent outre-Rhin du CAC 40 français.
Elle a connu des débuts tonitruants, enregistrant une progression de 50% en huit mois, et culminant à plus de 120 euros en mai 2023. Soit, pour un temps au moins, le titre automobile le plus valorisé d’Europe. Ce point haut a hélas été suivi d’une lente dégringolade, l’action « P911 » ayant perdu plus de 55% de sa valeur en deux ans et ne cotant plus que 40 euros en septembre 2025 (43 euros le 21 octobre 2025).
Résultat, le titre a été exclu de l’indice boursier de référence allemand à la fin du mois de septembre. Dit autrement, Porsche ne fait plus partie des 40 plus grandes entreprises cotées à la bourse de Francfort, ce qui constitue évidemment une déroute historique pour la première industrie automobile européenne.
Cette chute s’explique par une convergence de facteurs défavorables. Porsche connaît notamment des difficultés dans le secteur des voitures électriques. La marque à dû repousser plusieurs lancements de véhicules et retarder le développement de sa nouvelle plateforme, faute de demande suffisante sur le segment des sportives de luxe.
Le contexte commercial international a également pesé, les droits de douane de 15% sur les importations européennes imposés par Donald Trump ayant amputé les marges de l’entreprise, l’obligeant à envisager des hausses de prix. Le ralentissement économique en Chine, autre marché porteur pour Porsche, a aussi freiné la demande pour ses voitures de luxe. Enfin, le constructeur allemand doit faire face à l’incertitude économique du secteur automobile et aux défis qu’impose l’interdiction des moteurs à combustion interne prévue par l’Union européenne en 2035.
Pour stopper l’hémorragie, Porsche a choisi de revoir en profondeur sa stratégie. Le constructeur ne veut plus miser exclusivement sur l’électrique. Il a annoncé vouloir prolonger la vie de ses modèles thermiques et hybrides emblématiques comme la Panamera, le Cayenne ou la 911 jusque dans les années 2030.